Les lignes cachées du sort

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Dans les ruelles étroites et saturées de chaleur de Jakarta en 2035, les façades des bidonvilles devenaient n'importe quel nuit des toiles prophétiques. Des plus jeunes aux vêtements effilochés, d'ordinaire immatériels aux yeux des passants, sortaient à la tombée de la journée avec bombes de peinture, craies colorées et pigments fabriqués manuellement. Ils dessinaient des tribunes énigmatiques : un incendie avant qu’il ne se déclare, une silhouette ballant d’un immeuble la veille d’un suicide, ou un marchand gagnant au dérangement d’un jeu local. Chaque prédiction se réalisait dans les vingt-quatre heures. La voyance discount pas cher s’étalait par conséquent sur les murs, gratuite pour les yeux qui savaient décoder. Personne ne savait d’où venaient les plus jeunes, ni qui leur apprenait à dessiner ces prophéties. Leurs fresques se superposaient à de vieilles peintures, effaçant la évocation des murs pour la substituer par des fragments d’avenir. Des données y étaient de temps en temps inscrits, des ères, des symboles, et toujours un détail, minuscule mais substantiel, qui se révélait tout de suite derrière la réalisation de l’événement. La voyance discount devenait ici une forme d'art urbain, brut, immédiat, codé dans les interstices du béton fissuré. Un urbaniste fiable, connu sous le nom Harun, documentait ces fresques pendant une multitude de mois. Il les photographiait, cartographiait leur répartition, les reliait à des événements lives avec une précision obsessionnelle. Pour lui, cette forme de voyance discount pas cher représentait un liégeois sociologique, une manifestation communautaire échappant aux grilles habituelles de guidance. Il ne croyait pas en des pouvoirs surnaturels, mais voyait dans ces images un monde d’alerte codé, un mode d’anticipation sportif inconscient. Mais plus Harun avançait dans son chasse, plus les fresques semblaient s’adresser à lui. Un quantième, il reconnut sur un mur sa à vous silhouette, stylisée, entourée de désirs. Il pensa d’abord à une coïncidence, mais l'avenir, un incendie ravagea son entrepôt d’archives, détruisant une large faisceau de son travail. La voyance discount, qu’il avait étudiée de la même façon qu'un phénomène externe, se retournait technique poétique lui, le plaçant au noyau de son récit sans souvenance. Les murs ne parlaient plus de le village. Ils parlaient de lui. Et par lui, d’un destin qu’il ne contrôlait plus.

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